vendredi 7 décembre 2007

Juncus jacquini L.

Les joncs ne sont pas très appèciés, pas de belles fleurs bien voyantes qui attirent les insectes. Du vert beaucoup de vert parmi les herbes.

Mais quand on les regarde de plus près, certains acceptent de se montrer sous un jour nouveau...

Le jonc de Jacquin ouvrent ses tépales brun noiratres et libère un magnifique stigmate plumeux spiralé entouré de sa cour d'étamines jaune soufre. Le tout doit faire à peine plus de 1 cm.
Sur la photo une seule fleur est représentée mais elle poussent en une inflorescense globuleuse d'une dizaine de fleurs.

Il pousse en altitude dans les pelouses acides et humides de l'étage subalpin à alpin.

A découvrir au mois de juillet août, il faudra patienter encore un peu.


vendredi 16 novembre 2007

Un petit jeu...

Durant cet hiver, j'essaierai de mettre en ligne quelques photos prises au cours de la saison, histoire de ne pas laisser le blog hiberner...

Voici la première photo que j'ai prise la saison passée, elle date du début du mois de mars.

Je ne vais pas pour une fois indiquer le nom de l'espèce qui est TRÈS connue mais dont les fleurs minuscules et minimalistes (au moins pour l'un des deux sexes) passent inaperçues.
Ne cherchez pas une plante dont la taille est en rapport avec celle de la fleur.

La couleur n'est pas modifiée sous photoshop, il y a juste un p'tit coup de flash sur "les cheveux rouges".


En cliquant sur la photo, elle s'agrandit et l'on peut voir en jaune quelques grains de pollen piégés par les stigmates rouges de la fleur femelle.

A vous de jouer !

(Laisser vos réponses dans les commentaires.)

dimanche 11 novembre 2007

en attendant le printemps...

une petite photo de fruit de pissenlit en gros plan. Un vrai feu d'artifice...



la netteté sur les akènes et sur les aigrettes .


Il n'y a pas que les botanistes qui attendent le printemps, les fruits du pissenlit aux aussi...

lundi 8 octobre 2007

Paspalum dilatatum Poir.

En fin de saison, les invasives prennent leurs aises. En voici une parmi d'autres, une poacée particulièrement jolie je trouve avec ses stigmates pourpres qui ressortent des glumes nervurées. Les épis sont marqués à la base par une touffe de poils assez longs qui est bien caractéristique. C'est une plante haute de 20 à 50 cm.

C'est une plante que l'on trouve plus fréquemment dans le sud mais qui remonte de plus en plus vers le nord.
Vue dans l'aglomération Grenobloise en ce mois d'octobre.



mardi 18 septembre 2007

Aster amellus L.

L'aster amelle ou la marguerite de la saint Michel est un aster de l'étage collinéen sur sol calcaire dans des forêts (chenaies, pinèdes), pelouses sèches ou franges forestières à géranium sanguin.
Sa floraison est très tardive (de fin août à octobre).

Aucun risque de confusion avec une autre fleur.
Le milieu, les feuilless poilues sur les deux faces, les bractées obtuses de l'involucre et le faible nombre de fleurs par pieds le différencie au premier coup d'oeil des asters américains (groupe d'Aster novi-belgii L.)

C'est une plante protégée au niveau national que l'on trouve sur seulement quelques communes en Isère.



mercredi 12 septembre 2007

Heliotropium europeum L.

L'Héliotrope est une boraginacée qui pousse souvent à proximité des activités humaines, friches, bords de routes etc...

Elle est haute d'environ 60-80 cm avec des cymes scorpioides composées de fleurs blanches, qui défleurissent en commençant par leur partie la plus proche de l'axe (tige), on la croise souvent avec seulement le bout des cymes en fleur le reste étant composé de fruits entourés de sépales velus.



dimanche 9 septembre 2007

Eragrostis

Voilà un genre qui ne se laisse pas aborder facilement.

Les quelques taxons indigènes de notre flore ont été rejoint par leurs lointaines cousines venues des quatre coins du monde tropical et subtropical, depuis le développement des échanges industriels ou lors du commerce de graines.
On le voit, les plantes n'ont pas attendu le XXIème siècle pour entamer leur mondialisation...

Parmi les produits importés, la laine et les peaux étaient lavées dans les cours d'eau de notre territoire, lequels emportaient les graines d'Eragrostis, les disséminant le long de leurs berges. Quelques espèces sont parvenues à se développer de façons plus ou moins fugace, d'autres avec plus de succès.

Du point de vue morphologique les Eragrostis sont très proches des Poa (avec lequel, les plus anciennement décrit étaient classés), mais ils présentent une ligule ciliée et un nombre plus important de fleurs par épillet ( jusqu'à 50 pour certaines espèces).

Bref des herbes qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau mélangées à d'autres venues du bout du monde qui leur ressemblent tout autant, ça sent l'erreur de détermination à des kilomètres...


En voilà un plus classique que l'on trouve partout le long des routes dès le mois de juillet : Eragrostis minor Host
Juste pour ce faire une idée...

Misopates orontium (L.) Rafin.

Misopates orontium est une espèce proche des mufliers (Antirrhinum) mais qui est annuelle, dont le nom commun est d'ailleurs le muflier rubicond.
La fleur sans éperon marque la différence avec le genre Chaenorrhinum.

C'est une plante des lieux sableux et des arènes granitiques que l'on peut trouver aussi dans les friches et les vignes.
C'est une thermophile, acidiphile mais on peut la trouver sur calcaire.
Elle est assez rare et disseminée dans le département.

La corolle rose vif veinée de rose plus soutenu et les lobes linéaires du calice permettent une identification aisée.
Les fleurs font environ un petit centimètre. Les deux dernières photos montrent le fruit assez particulier du Misopates qui lui ont valu son autre nom : la tête de mort (la ressemblance n'est pas frappante). Il faut attendre la maturation complète du fruit lorsque les deux boursouflures se percent pour libérer les graines, seulement alors on peut y voir une similitude avec un crane.

Elles sont en fleurs actuellement, ouvrez l'oeil...








dimanche 2 septembre 2007

Il les a vues : les envahissantes...

En ce mois de septembre nos plantes "bien de chez nous" font un peu de place contraintes et forcées pour quelques voisines importées ou invitées, qui ont élues domicile le long des routes ou dans les champs.

Ne vous fiez pas à leur air inoffensif, certaines sont de vraies pestes pour leurs congénaires voire même, pour nous.

Voici les accusées :

Abutilon teophrasti Medik :

Je le vois de plus en plus hors des champs de maïs qu'il affectionne : à surveiller.
C'est une plante souvent absente des flores (flora alpina , le Binz) alors qu'elle est vraiment présente.

Dans la flore Lyonnaise de Netien l'espèce est indiquée pour la première fois en 1937.
L'Atlas de la Drôme donne une première observation en 1884 à Bourg-de-Péage (Chatenier).

A chaque fois l'espèce est décrite comme une adventice à éclipse, ce qui ne semble plus être le cas, vu le nombre de pieds et le maintien de ce taxon d'une année sur l'autre (tout du moins dans la vallée du Grésivaudan).



Solidago canadensis L.

Une invasive venue d'amérique du Nord. On peut la confondre facilement avec S. gigantea Aiton qui est glabre sur la tige et qui n'a pas le dessous des feuilles velues.





Eleusine indica (L.) Gaertn.

Cette graminée d'origine tropicale et subtropicale remonte vers le nord et se maintient profitant des hivers chauds et cléments. Elle est de plus en plus présente (bords de routes, entre les pavés).
C'est n'est pas à proprement parler un taxon qui concurrence nos espèces locales mais le réchauffement climatique pourrait profiter à cette espèce potentiellement invasive.



Sorghum halepense (L.) Pers.
Le sorgho d'alep est une grande graminée de même taille que le maïs avec lequel elle pousse parfois. Elle se reconnait facilement à la couleur rougeatre de ses épillets ainsi que par ses feuilles bien vertes, larges comportant une nervure principale blanche très marquée.




La pire, la fameuse Ambrosia artemisiifolia L. qui envahit le département en suivant les voies de communication (autoroute Lyon -Grenoble-Chambery entre autres).

Elle est très allergène lors de la libération de son pollen. Elle concurrence certaines plantes des prairies sèches.
N'hésitez pas à l'arracher si vous en voyez.
Malgré son inflorescence particulière c'est une plante de la famille des astéracées (paquerette, marguerite).



Impatiens balfouri Hook.f
Plante originaire d'Asie, elle naturalisée après s'être échappée des jardins.
Elle peut-être confondue avec l'impatience de l'Himalaya (Impatiens glandulifera Royle) qui est beaucoup plus grande et qui contrairement à l'Impatiens de Balfour, a un éperon très court.





Toutes ses plantes ne sont pas indigènes chez nous elles ont été importées soit pour des raisons horticoles, soit introduites avec des semences comme le maïs, soit arrivées naturellement sur notre territoire par élargissement de leur aire d'origine.

Dans de nombreux cas (ce ne sont là que quelques exemples) elles entrent en concurrence avec les espèces locales et peuvent même complètement fermer les milieux, ne leur laissant plus aucune place (comme le Buddleja de David dans les ripisylves).

mercredi 29 août 2007

Centaurée du solstice

Centaurea solstitialis L. est une jolie fleur jaune aux bractées transformées en longues aiguilles. Pas de confusion possible elle est bien caractéristique.
C'est une sténo- méditerranéenne devenue subcosmopolite, elle pousse dans les moissons les friches incultes sur les talus et dans tous les cas sur terrains secs.

Elle est assez rare dans le département. Fréquente dans le sud de la France, elle peut en Isère être considérée comme une adventice à éclipse.
Ces photos ont été prises près de Mens dans le Trièves.


lundi 27 août 2007

Cyclamen (s)

Les cyclamen de l'isère sont au nombre de deux.

Cyclamen purpurascens Mill. est indigène.
Sa corolle rose est contemporaine des feuilles qui sont à bords entiers. On le trouve uniquement dans la vallée du Grésivaudan, sur les contreforts de la Chartreuse.



L'indigénat de Cyclamen hederifolium Aiton est plus discutable, peut-être s'est-il naturalisé.
La différentiation est facile avec l'espèce précédente. Les feuilles ont des bords crenelés et apparaissent après les fleurs, de plus la corolle présente des 10 dents formant 5 demi-lunes.
Un station sur la commune de Crolles est signalée (1 pied découvert en 2006, 2 autres pieds en 2007) , ainsi que sur Crémieu.

Ce sont toutes deux des espèces de sous-bois la première est calcicole et la deuxième est décrite comme calcifuge mais les deux stations du département sont sur calcaire.

Cyclamen purpurascens est protégé en Isère.

vendredi 17 août 2007

Buxbaumia viridis (de Candole) Mougier et Nestler

La Buxbaumie est une mousse qui colonise des troncs d'arbres morts ou des branches tombées au sol pourrissant à l'ombre de forêts humides et fraiches. Les espèces servant de support sont presque exclusivement des résineux.
Les forêts de Chartreuse se prêtent assez bien à son développement.

Le sporophyte est de petite taille (quelques millimètres). Les spores sont libérés en été par la capsule qui, de verte au printemps, est devenue fauve à maturité.
C'est une espèce d'intérêt (Directive habitat, convention de Bern, Annexe I, Liste rouge europeéenne des Bryophytes) qu'il convient de bien repérer dans les bois.

Une gestion forestière correcte notamment en laissant les bois morts et en évitant des coupes trop importantes laissant entrer le soleil dans son biotope, peut favoriser le maintient de cette mousse vulnérable.



dimanche 12 août 2007

Orchidées d'août

Trois belles tapies au plus profond des bois de Chartreuse, ont attendu le mois d'août pour fleurir.


Epipactis leptochila Godfery

Cet Epipactis croît en pieds isolés et les fleurs sont en principe bien ouvertes. Il pousse dans des milieux identiques aux 2 espèces suivantes (Bois sombres frais et humides) avec une préférence pour les sous bois de hêtre pour celle-ci.
C'est une espèce qui n'est pas très fréquente.




Epipactis purpurata G.E. Smith

Celui-ci ne pose pas trop de problème d'identification contrairement à d'autres espèces du genre. La tige est lavée de violet et les touffes peuvent être assez dense.
Les stations de Chartreuse comptent parmi les plus méridionales de l'aire de répartition (Quelques unes plus au sud dans le Diois).





Epipogium aphyllum Swartz

Unique dans son genre (pour la France), l'épipogon doit son nom à la position de son labelle qui est orienté vers le haut contrairement à la plupart des orchidées.
C'est une espèce fragile sans chlorophylle qui pousse dans les bois sombres. Cette espèce peut ne pas fleurir certaines années ou même fleurir sous terre ! Elle est sensée dégager une odeur de banane.

L'abbé Chaix découvrit la plante dans les Hautes-Alpes l'envoya à son ami Dominique Villars qui ne la revit jamais en 25 années d'herboristations (info de l'atlas des plantes rares et protégées des Hautes-Alpes).



Cette espèce est protégée en France au niveau national.

mercredi 1 août 2007

Poa hybrida

Le pâturin hybride (Poa hybrida Gaudin) fait parti de la section Homalopoa qui regroupe trois pâturins de grande taille Poa hybrida, P. chaixii, et P. remota. Seul les deux premiers sont présents en France.

C'est une espèce essentiellement calcicole qui a son optimum écologique dans les forêts, les aulnaies et les mégaphorbiaies montagnardes à subalpines. En France, cette espèce rare est présente uniquement (à ma connaissance) dans la chaine des Alpes et dans l'Ain.
Il est sûrement un peu sous-observé.

C'est un Poa de grandes dimensions, de plus d'un mètre. Il présente des rhizomes, une tige comprimée à la base et sa dernière feuille caulinaire est longuement accuminée (on le voit bien sur la photo).


Il peut être confondu avec un autre Poa de la même section, le pâturin de Chaix (Poa chaixii Villars) mais il s'en distingue aisément par trois caractères : Poa chaixii est non rhizomateux, sa dernière feuille caulinaire est plus courte que sa gaine et l'apex de celle-ci est cuculé.

Il pousse dans les bois frais et ombragés en compagnie d'une autre Poaceae qui lui ressemble beaucoup au premier abord, c'est le Millet diffus (Millium effusum L.). C'est aussi une graminée imposante mais elle n'a pas les glumes carénées comme les Poa. Il est aussi nettement plus fréquent.


Pourquoi hybride ?

Aucune idée peut être que sa morphologie intermédiaire entre les deux représentants de sa section lui a valu son nom d'espèce.
Villars a décrit Poa chaixii en 1786, Forselles a décrit Poa remota en 1807 peut être que Gaudin, qui décrivit Poa hybrida en 1808, avait connaissance des deux espèces précédentes et lui donna ce nom.
Mais bon, rien n'est moins sûr...

Cette espèce mérite que l'on s'y attarde un peu dans l'espoir de la remarquer à l'ombre des arbres.

mardi 31 juillet 2007

Quelques plantes d'altitude

L'anemone du mont Baldo (Anemone baldensis L.) est une Renonculaceae qui pousse en altitude dans des milieux plus ou moins rocailleux (éboulis). Elle n'a pas de sépales et sa tige est velue. Comme la plupart des espèces de montagne, elle est vivace.





Le tabouret à feuilles rondes a changé de nom, il s'appelle désormais Noccaea rotundifolia (L.) Moench. C'est une espèce caractéristique des éboulis moyens sur calcaire. Ces fleurs violettes sont regroupées en petite boule au sommet de la tige.
Elle ne peut pas être confondue avec une autre si l'on associe le milieu (éboulis calcaires et son aspect général).




Les saxifrages tirent leur nom de saxum (le rocher) et fangere (briser) car beaucoup des espèces du genre semblent sortir des roches.

La saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora ssp biflora Allioni) est une espèce typique de ces milieux (éboulis calcaires). Cette plante peut avoir des fleurs blanches (comme ici) ou roses. Il existe une sous espèce qui se distingue de l'espèce type par des pétales plus larges qui sont contigus (Saxifraga biflora ssp macropetala Rouy et Camus).




Tout cela se mérite car il faut monter haut pour apercevoir ces fleurs mais ça vaut le déplacement...