mercredi 29 août 2007

Centaurée du solstice

Centaurea solstitialis L. est une jolie fleur jaune aux bractées transformées en longues aiguilles. Pas de confusion possible elle est bien caractéristique.
C'est une sténo- méditerranéenne devenue subcosmopolite, elle pousse dans les moissons les friches incultes sur les talus et dans tous les cas sur terrains secs.

Elle est assez rare dans le département. Fréquente dans le sud de la France, elle peut en Isère être considérée comme une adventice à éclipse.
Ces photos ont été prises près de Mens dans le Trièves.


lundi 27 août 2007

Cyclamen (s)

Les cyclamen de l'isère sont au nombre de deux.

Cyclamen purpurascens Mill. est indigène.
Sa corolle rose est contemporaine des feuilles qui sont à bords entiers. On le trouve uniquement dans la vallée du Grésivaudan, sur les contreforts de la Chartreuse.



L'indigénat de Cyclamen hederifolium Aiton est plus discutable, peut-être s'est-il naturalisé.
La différentiation est facile avec l'espèce précédente. Les feuilles ont des bords crenelés et apparaissent après les fleurs, de plus la corolle présente des 10 dents formant 5 demi-lunes.
Un station sur la commune de Crolles est signalée (1 pied découvert en 2006, 2 autres pieds en 2007) , ainsi que sur Crémieu.

Ce sont toutes deux des espèces de sous-bois la première est calcicole et la deuxième est décrite comme calcifuge mais les deux stations du département sont sur calcaire.

Cyclamen purpurascens est protégé en Isère.

vendredi 17 août 2007

Buxbaumia viridis (de Candole) Mougier et Nestler

La Buxbaumie est une mousse qui colonise des troncs d'arbres morts ou des branches tombées au sol pourrissant à l'ombre de forêts humides et fraiches. Les espèces servant de support sont presque exclusivement des résineux.
Les forêts de Chartreuse se prêtent assez bien à son développement.

Le sporophyte est de petite taille (quelques millimètres). Les spores sont libérés en été par la capsule qui, de verte au printemps, est devenue fauve à maturité.
C'est une espèce d'intérêt (Directive habitat, convention de Bern, Annexe I, Liste rouge europeéenne des Bryophytes) qu'il convient de bien repérer dans les bois.

Une gestion forestière correcte notamment en laissant les bois morts et en évitant des coupes trop importantes laissant entrer le soleil dans son biotope, peut favoriser le maintient de cette mousse vulnérable.



dimanche 12 août 2007

Orchidées d'août

Trois belles tapies au plus profond des bois de Chartreuse, ont attendu le mois d'août pour fleurir.


Epipactis leptochila Godfery

Cet Epipactis croît en pieds isolés et les fleurs sont en principe bien ouvertes. Il pousse dans des milieux identiques aux 2 espèces suivantes (Bois sombres frais et humides) avec une préférence pour les sous bois de hêtre pour celle-ci.
C'est une espèce qui n'est pas très fréquente.




Epipactis purpurata G.E. Smith

Celui-ci ne pose pas trop de problème d'identification contrairement à d'autres espèces du genre. La tige est lavée de violet et les touffes peuvent être assez dense.
Les stations de Chartreuse comptent parmi les plus méridionales de l'aire de répartition (Quelques unes plus au sud dans le Diois).





Epipogium aphyllum Swartz

Unique dans son genre (pour la France), l'épipogon doit son nom à la position de son labelle qui est orienté vers le haut contrairement à la plupart des orchidées.
C'est une espèce fragile sans chlorophylle qui pousse dans les bois sombres. Cette espèce peut ne pas fleurir certaines années ou même fleurir sous terre ! Elle est sensée dégager une odeur de banane.

L'abbé Chaix découvrit la plante dans les Hautes-Alpes l'envoya à son ami Dominique Villars qui ne la revit jamais en 25 années d'herboristations (info de l'atlas des plantes rares et protégées des Hautes-Alpes).



Cette espèce est protégée en France au niveau national.

mercredi 1 août 2007

Poa hybrida

Le pâturin hybride (Poa hybrida Gaudin) fait parti de la section Homalopoa qui regroupe trois pâturins de grande taille Poa hybrida, P. chaixii, et P. remota. Seul les deux premiers sont présents en France.

C'est une espèce essentiellement calcicole qui a son optimum écologique dans les forêts, les aulnaies et les mégaphorbiaies montagnardes à subalpines. En France, cette espèce rare est présente uniquement (à ma connaissance) dans la chaine des Alpes et dans l'Ain.
Il est sûrement un peu sous-observé.

C'est un Poa de grandes dimensions, de plus d'un mètre. Il présente des rhizomes, une tige comprimée à la base et sa dernière feuille caulinaire est longuement accuminée (on le voit bien sur la photo).


Il peut être confondu avec un autre Poa de la même section, le pâturin de Chaix (Poa chaixii Villars) mais il s'en distingue aisément par trois caractères : Poa chaixii est non rhizomateux, sa dernière feuille caulinaire est plus courte que sa gaine et l'apex de celle-ci est cuculé.

Il pousse dans les bois frais et ombragés en compagnie d'une autre Poaceae qui lui ressemble beaucoup au premier abord, c'est le Millet diffus (Millium effusum L.). C'est aussi une graminée imposante mais elle n'a pas les glumes carénées comme les Poa. Il est aussi nettement plus fréquent.


Pourquoi hybride ?

Aucune idée peut être que sa morphologie intermédiaire entre les deux représentants de sa section lui a valu son nom d'espèce.
Villars a décrit Poa chaixii en 1786, Forselles a décrit Poa remota en 1807 peut être que Gaudin, qui décrivit Poa hybrida en 1808, avait connaissance des deux espèces précédentes et lui donna ce nom.
Mais bon, rien n'est moins sûr...

Cette espèce mérite que l'on s'y attarde un peu dans l'espoir de la remarquer à l'ombre des arbres.

mardi 31 juillet 2007

Quelques plantes d'altitude

L'anemone du mont Baldo (Anemone baldensis L.) est une Renonculaceae qui pousse en altitude dans des milieux plus ou moins rocailleux (éboulis). Elle n'a pas de sépales et sa tige est velue. Comme la plupart des espèces de montagne, elle est vivace.





Le tabouret à feuilles rondes a changé de nom, il s'appelle désormais Noccaea rotundifolia (L.) Moench. C'est une espèce caractéristique des éboulis moyens sur calcaire. Ces fleurs violettes sont regroupées en petite boule au sommet de la tige.
Elle ne peut pas être confondue avec une autre si l'on associe le milieu (éboulis calcaires et son aspect général).




Les saxifrages tirent leur nom de saxum (le rocher) et fangere (briser) car beaucoup des espèces du genre semblent sortir des roches.

La saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora ssp biflora Allioni) est une espèce typique de ces milieux (éboulis calcaires). Cette plante peut avoir des fleurs blanches (comme ici) ou roses. Il existe une sous espèce qui se distingue de l'espèce type par des pétales plus larges qui sont contigus (Saxifraga biflora ssp macropetala Rouy et Camus).




Tout cela se mérite car il faut monter haut pour apercevoir ces fleurs mais ça vaut le déplacement...

dimanche 29 juillet 2007

Vicia sylvatica L.

La vesse des bois est une jolie plante à fleurs blanches dont l'étendard est strié de violet.
Ces stipules laciniées et les folioles ovales confirment l'identification.

C'est une plante assez rare dans le département de l'Isère même si elle n'a un statut de protection particulier (dans l'Isère), il convient de ne pas trop la prélever.


jeudi 26 juillet 2007

Belle journée...!!!

Une petite fougère du genre Cystopteris à limbe triangulaire, c'est Cystopteris montana qui pousse dans les endroits très frais et humides sous les forets de résineux en altitude.
Sa fronde beaucoup plus finement découpé qu'un Gymnocarpium permet de la distinguer même à l'état stérile.
Protégée nationale.



La saxifrage changeante (Saxifraga mutata) est une rareté des alpes du nord. Ses habitats sont les grès molassiques, les éboulis, souvent dans des ravins, mais toujours dans des milieux suintants.
Sa taille assez importante ses jolies fleurs orangées et les poils sur les côtés des feuilles de la rosette lèvent le peu de doutes possibles pour son identification.

Elle est aussi inscrite sur la liste des espèces protégées au niveau national et fait partie de la liste rouge nationale 2.





Le Carex firma est un carex ne pouvant pas se confondre avec d'autres (ça change..., ou seulement avec des individus nanifiés de Carex sempervirens) ses feuilles courtes et piquantes suffisent à l'identifier.
Très répandu dans les Alpes de l'est, il n'est présent en France qu'en Haute-savoie où il peut former des population importantes, et dans les Alpes du sud (Alpes de hautes Provence et les Alpes maritimes)
Espèce protégée au niveau national




Et pour finir une espèce que je cherchais aussi depuis longtemps la Selaginelle helvetique (Selaginella helvetica), petite plante apparentée aux fougères qui est aussi une rareté au niveau national.
On ne la trouve qu'en haute-Savoie et un peu dans le Mercantour.

Elle est sensée pousser dans des lieux humides mais nous l'avons trouvé en compagnie d'espèces xérothermophiles (Saxifraga paniculata, Potentilla rupestris, Dianthus sylvestris, Teucrium chamaedrys, Woodsia alpina, Sedum album, Polygonum odoratum, Sempervivum tectorum, Vincetoxicum hirundinaria, Sanguisorba minor, Melica ciliata), sur des rochers qui passent leur journée au soleil....???
Va comprendre...

Elle est protégée dans la Région Rhone alpes et en PACA. Elle bénéfie donc du statut de plante protégée régionale sur l'ensemble de ses stations, ce qui l'assimile à une protégée au niveau national.

Il ne reste plus qu'a la retrouver en Isère maintenant.



De bien belles espèces pour une bien belle journée.

dimanche 22 juillet 2007

Quelques photos ...

Le sainfoin de Boutigny (Hedysarum boutignyanum) est une plante rare protégée au niveau national. ces fleurs sont pendantes comme celles des mélilots mais sont beaucoup plus grosses. Ses folioles ovales échancrés au sommet sont caractéristiques de la plante.




L'herbe aux panthères (Dorionicum pardalianches)




et la petite cotonnière (Logfia minima)

lundi 9 juillet 2007

Botrychium simplex E.Hitchc.

Le petit botryche est une fougère de la famille des ophioglassaceae.
C'est une plante extrêmement rare que l'on m'a fait découvrir ce week-end.

Nous étions trois sur la station trempés jusqu'aux os dans l'espoir de LA voir.
Même avec la localisation exacte nous avons mis une heure à quatre pattes pour la retrouver sur une zone de moins de 10 mètres carré. Cela laisse malgré sa rareté quelques espoirs de découvir d'autres stations...

Elle pousse sur le bords des ruisseaux dans des prairies d'herbes rases.
Cette espèce est présente en Isère et dans le beaufortin pour les Alpes françaises.
On la trouve également dans les Pyrenées-Orientales dans l'Aubrac et en Corse.
C'est une espèce évidemment protégée au niveau national.


Voici un pied développé avec le limbe fertile et le limbe stérile séparés dès la base.

Voici son cousin le botryche lunaire (Botrychium lunaria) beaucoup plus fréquent (en haut sur la photo) et le Botryche simple dans le cercle du bas. On comprend que cette espèce passe inaperçue...



Quelques pieds en début de développement. La pièce de 2 € donne une idée de la taille de cette espèce mythique pour moi.

Mille mercis à Fred et Olivier sans qui la "bête" me serait encore inconnue.

dimanche 24 juin 2007

Floraisons diverses...

Ce week-end, j'ai enfin pu remettre les pieds en montagne.
Plein de jolies choses à photographier...

Potentilla palustris (L.)SCOPOLI

La potentille des marais ou comaret est une rosaceae qui pousse dans les haut et bas marais. Elle a donc les pied dans l'eau les feuilles à 5 ou 7 folioles sont très glauques ce qui permet de la reconnaître même sans les fleurs.
C'est une plante assez grande jusqu'à 70 cm dont les fleurs rougeâtres ne passent pas inaperçues. Attention toutefois ce que l'on voit ce sont les sépales. Les pétales sont plus petits, on en aperçoit 2 sur la première photo.





Thalictrum aquilegiifolium L.

Le pigamon à feuilles d'ancolie est une plante de la famille des renoncules dont les tépales sont réduits à 5 petites écailles caduques. Ce que l'on voit correspond au filet des étamines.
Ce pigamon pousse dans des milieux humides bords de ruisseaux, mégaphorbiées, aulnaies vertes.




Pseudorchis albida (L) LÖVE

L'Orchis miel () est une orchidée qui pousse en altitude dans les pelouses subalpines. Elle se reconnait facilement à son inflorescence longue composée de fleurs banchâtres peu ouvertes et inclinées vers le bas.





Listera cordata (L.)R. BROWN

La listère en coeur est une orchidée minuscule qui pousse à l'ombre des conifères sur d'épais tapis de mousses. Ces deux feuilles triangulaires-cordiformes insérées vers le milieu de la tige sont très petites et sont difficiles à repérées. C'est une plante que l'on a du mal à voir mais une fois que l'on a vu un pied, on s'aperçoit que tout autour il y en a à foison.

La fleur est minuscule et ressemble à un homme s'apprêtant à sauter dans le vide, sur la dernière photo le labelle est long d'environ 3 mm,










Série de Carex


"Ils se ressemblent tous, c'est que des herbes ! " on l'entend souvent mais si on les regarde de plus près, chacun d'eux a ses charmes.
En plus des considérations esthétiques les Carex sont d'excellents indicateurs de milieux. En regardant les photos ci-dessous, on sait qu'elles ont été prises dans une tourbière à sphaignes pour le premier, dans un bas-marais pour les 2 autres.

Carex pauciflora est une espèce inscrite sur la liste rouge Rhone-Alpes, elle est classée dans les protégées régionales.



Carex pauciflora LIGHTFOOT


Carex echinata Murray


Carex canescens L.

mercredi 20 juin 2007

Anagallis arvensis L.

Le mourron rouge est une espèce annuelle de la famille des primulaceae.
Elle est fréquente dans les moissons et les friches. C'est une petite fleur de moins de 1 cm de diamètre. Les filets des étamines sont garnis de poils rouges, ce qui contraste avec les anthères qui sont d'un beau jaune vif.
Cette jolie petite fleur est très toxique.

Quand la fleur passe à l'ombre les pétales se referment protégeant ainsi les étamines.

Il existe plusieurs sous-espèces de mourron rouge, celle-ci est la sous-espèce type.